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Travailler dans la recherche, diplôme en poche, pourquoi pas ? Un ingénieur INSA ne doit pas hésiter à aborder ce domaine passionnant. Ma carrière d'ingénieur s'est entièrement déroulée dans la recherche, c'est pourquoi par ces lignes je tente de préciser quelques points essentiels.
Si dans le domaine public, la publication des travaux est l'objectif principal du chercheur puisque l'avancement et la notoriété de ce dernier dépendent de ses publications, la situation est bien différente pour celui qui travaille dans la recherche privée.
Le chercheur du privé doit travailler dans la ligne définie par l’entreprise en sachant que cette dernière est propriétaire de ses découvertes. La principale illustration de ce phénomène est la publication de ses travaux, objectif principal du chercheur du public, qui devient accessoire et parfois non recommandée pour le chercheur du privé lorsqu’il s’agit de découvertes fondamentales non brevetables. Et bien entendu, lorsqu'un brevet peut être déposé celui-ci est la propriété du laboratoire et non du chercheur.
En revanche, la recherche au sein d’une grande entreprise, implique une coopération enrichissante entre différentes équipes de spécialités différentes. Par exemple, dans une entreprise pharmaceutique multinationale, cas que j'ai vécu personnellement, chimistes, pharmacologues, toxicologues, galénistes et médecins expérimentateurs travaillent tous sur le même principe actif avec l’objectif de le mettre sur le marché pour une application thérapeutique définie. En sus, comme dans toute entreprise, de production de biens industriels par exemple, le chercheur peut être amené à travailler également avec des services tels que celui s'occupant des prix de revient, sécurité et règlementation, etc….
La recherche dans le privé peut être aussi, comme dans le public, purement théorique voire fondamentale (recherche de mécanismes d’action, travail sur de nouvelles molécules 10 ou 12 ans avant leur éventuelle mise sur le marché), ou avoir pour objectif une application immédiate (travail sur des produits prêts à être mis sur le marché, recherche de nouvelles applications de molécules déjà utilisées en thérapeutique pour d’autres pathologies).
En conclusion, un ingénieur INSA, s'il ressent une attirance particulière pour la recherche, ne doit pas hésiter à aborder ce domaine toujours passionnant car il y trouvera des ouvertures nombreuses et variées et ceci dans tous les secteurs.
Claude SCHMITT (LY BC 66) Président du GR Ain-Rhône
Chez MSD, entreprise pharmaceutique multinationale, Claude Schmitt a, entre autre, mené à bien la découverte et la mise sur le marché, 100 ans après la pilocarpine, produit naturel aux nombreux effets secondaires, d’un antihypertenseur oculaire. Par ailleurs il a démontré que les antidiurétiques pouvaient être utilisés localement pour le traitement de l’hypertension oculaire ce qui a permis quelques années plus tard de mettre à disposition une nouvelle classe de médicaments.
Jeune diplômé, une équipe de chercheurs au sein d’un laboratoire de l’INSA Lyon l'a d'abord accueilli quelques années. Son sujet de recherche, dans l’optique du laboratoire, était purement académique. Il a ainsi découvert ce qu'était le travail d'un chercheur du domaine public qu’il soit enseignant, CNRS ou INSERM. Puis rapidement, souhaitant se rapprocher de domaines de recherches plus "concrets", Claude s'est tourné vers la recherche industrielle, pharmaceutique en l'occurrence. La suite de sa carrière s’est donc entièrement déroulée dans des laboratoires de recherche d’entreprises pharmaceutiques multinationales dont MSD.
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