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Ingénieure, c'est pour moi ?

24 novembre 2021 Réseaux professionnels
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Suite à l'article écrit à 4 mains par Jean Dambreville - IESF & Aline Aubertin - Femmes Ingénieures, voici l'analyse détaillée faite par l'Association Femmes Ingénieures dans le cadre de son observatoire des femmes ingénieures.

L’Observatoire est basé sur l’étude annuelle d’IESF, dont l’association Femmes Ingénieures réalise une analyse comparée femmes-hommes spécifique.

Il en ressort que les femmes ingénieures ont des carrières variées, utiles et riches d’initiative et s’en montrent satisfaites. Leur carrière n’est pas un frein à leur vie privée, ni à leur implication dans la société.

Cette étude bouscule nombre d’idées reçues, et devrait encourager les filles à se tourner vers les études d’ingénieur, où elles réussissent dans tous les secteurs techniques.

→ Ingénieures au féminin : plein emploi et un 1er poste obtenu plus rapidement que dans bien d’autres métiers. 

« 72% des femmes ingénieures n’ont jamais connu de période de chômage depuis le début de leur carrière »

L’association note que les femmes représentent près d’un quart (23%) de la population des ingénieurs, soit une progression de 5 points seulement depuis 10 ans. Sur le marché de l’emploi, les femmes ingénieures sont plutôt favorisées, puisque le taux de chômage est inférieur à 5%, contre 9% pour l’ensemble des femmes françaises.  (Source Insee).

Si elles sont présentes dans plus en plus de secteurs industriels et que les écarts de salaire Femme/Homme diminuent dans certaines tranches d’âge, les différences persistent. Les associations telles que Femmes Ingénieures ont toujours un rôle majeur à jouer pour promouvoir et soutenir les femmes de la profession.

Les femmes ingénieures sont de plus en plus nombreuses mais ont encore du mal à accéder aux postes de direction

Le nombre de femmes ingénieures a fortement augmenté ces 40 dernières années Fin, on comptait 222 487 femmes ingénieures, soit 23% de la population d‘ingénieurs. C’est ²un point de plus que l’année précédente.  

Elles représentent près de 30% des ingénieurs de - de 30 ans, alors qu’elles représentent moins de 15% des ingénieurs de plus de 50 ans. La moitié des femmes ingénieures a moins de 35 ans : dans les années à venir, elles devraient potentiellement être de plus en plus nombreuses à occuper des postes de direction.  65% des femmes ingénieures ont moins de 40 ans.

90% jeunes diplômées trouvent leur 1er emploi en moins de trois mois

  • Près de 90% des jeunes diplômées ont trouvé leur premier emploi en moins de 3 mois, dont 65% avant même la sortie de l’école, situation avant la pandémie liée au COVID 19.
  • Plus d’un tiers des jeunes diplômées sont embauchées à la suite d’un stage (contre seulement 31% des ingénieurs hommes),
  • 20% ont répondu à une annonce,
  • 9% ont été « chassées ».

En termes de contrats à la première embauche, 63% des jeunes diplômées et près de 75% des jeunes femmes ingénieures sorties d’école depuis moins de 5 ans sont en CDI. Elles travaillent majoritairement dans des grandes entreprises.

Elles travaillent principalement dans la recherche, la conception ou à la réalisation d’études spécifiques. Les métiers de la production viennent ensuite et regroupent environ 23% d’entre elles. Le conseil technique représente la 3ème activité dominante.

De façon générale, le taux de chômage des femmes Ingénieures est de 4.1%, soit 1 point de plus que l’ensemble de la population des ingénieurs. Il est plus faible de 60% par rapport au taux moyen de la population française (9% sur la période). On peut parler de plein emploi pour les femmes Ingénieures. 

Mais pour se maintenir dans le plein emploi, elles doivent s’impliquer dans la transformation numérique

Plus de la moitié des femmes ingénieures disent ne pas être engagées dans la transformation numérique contre une moyenne à 41% pour leurs homologues masculins.

Alors que les entreprises misent fortement sur le passage au tout numérique, cette donnée laisse présager de futures inégalités, tant en termes de responsabilités que de salaires et constitue un point de vigilance.

Les perspectives de recrutement sont particulièrement fortes dans le domaine du traitement massif des données, l’utilisation de services cloud et la cyber sécurité.
 

Les femmes investissement de nouveaux secteurs, pas forcément les plus rémunérateurs

Les jeunes diplômées sont plus présentes que leurs aînées dans les secteurs comme l’industrie agro-alimentaire, l’agriculture ou encore dans les sociétés de service, les métiers liés à l’environnement (eau, assainissement et dépollution).

Elles sont très présentes dans l’enseignement et l’administration, elles restent sous-représentées dans les fonctions de direction générale (à peine 10%) et les activités liées aux systèmes d’informations, avec 17% de femmes ingénieures.

Ces secteurs sont également ceux où les salaires médians sont les plus bas et où les différences de rémunération Femme/Homme sont les plus fortes.

À l’inverse, les secteurs les plus rémunérateurs sont aussi les moins féminisés : électricité, gaz, industries extractives & raffinage, équipements électriques, spatial, produits électroniques, informatiques & optiques.

À noter que les entreprises du secteur des sociétés de service et édition de logiciels ont du mal à recruter des femmes. Les raisons peuvent entre autres être dues aux salaires, avec un écart de salaire de 13% en défaveur des femmes ingénieures, et/ou à des environnements de travail peu attractifs. 

Le salaire des ingénieures en France 

S’il varie fortement en fonction du type de métiers et du secteur, le salaire médian a tout de même pu être établi à 34 000€ pour les débutantes. Soit un écart < 4% entre les hommes et les femmes ingénieures à expérience égale.

Le salaire médian des femmes ingénieures mesuré en 2020 (année pleine de référence : 2019) est de 49 700€, soit 20% de moins que celui des hommes qui est de 60 120€.

En termes de salaires, cet écart va aussi croissant.

 

Pourquoi ces différences ?

  • Les femmes sont plus représentées dans des secteurs et des fonctions où les rémunérations sont les plus basses et où les écarts de salaire femme/homme sont plus importants.
  • Leurs responsabilités sont de 30% inférieures en moyenne à celles des ingénieurs hommes dans les fonctions de direction générale. L’étude montre que ces différences sont inscrites dès le début de carrière : seulement 21% des femmes de – de 30 ans ont des responsabilités (gestion d’équipe, responsabilités financières ou budgétaires), contre 25% des hommes. Dans la tranche 40-49%, l’écart passe de 4 à 13%.


Les études, et la recherche, la production, le conseil technique et la supply chain (dont la logistique) sont des activités où les jeunes femmes ingénieures sont le plus présentes.

Leurs ainées sont présentes majoritairement dans les domaines de la gestion, de l’administration et de la direction, signe de la progression de carrière.

« Ces données chiffrées sont issues des chiffres issus de l’enquête IESF publiée en 2020 sur des chiffres de 2019 année pleine, enquête réalisée avant la crise sanitaire et nous la considérons représentative de la réalité de la population des ingénieures, en particulier du fait des très faibles variations comptabilisées au cours des 5 années antérieures. Ces chiffres sont en cours d’actualisation avec ceux de l’enquête IESF parue en 2021 mais les premières analyses montrent que la crise sanitaire a eu peu d’impact sur les salaires et le niveau d’emploi, mais que par contre les ingénieures en recherche d’emploi et en particulier de leur premier emploi ont eu plus de mal à s’insérer professionnellement. Nous pensons qu’un rattrapage devrait s’opérer prochainement. » précise Aline Aubertin, Présidente de l’association Femmes Ingénieures.

 

     
 

« Ingénieur.e ? C’est pour moi » ce forum qui vient de se tenir, a permis que les jeunes filles rencontrent et échangent avec des ingénieures en poste et qu’elles s’identifient à leur réussite. De l’agroalimentaire a la robotique en passant par la chimie ou le BTP, la diversité des métiers de l’ingénierie conviennent aux femmes qui sont d’ailleurs très recherchées par les entreprises. L’Observatoire Femmes Ingénieures montre que le diplôme d’ingénieure est synonyme de plein emploi pour les femmes.

 
     

 

POUR OBTENIR L’ÉTUDE DÉTAILLÉE :

Contact presse pour Femmes Ingénieures - nh@early-com.com 




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